21 juin 2008

Le fracas de la machine

Que fait on à Kangourou city ? Kangourou City est un camp de prospection minière où se ressemblent des mercenaires venant des quatre coins du Cameroun (mais disons le clairement plutôt des zones anglophones) et du monde (plutôt de l’Australie) qui ont choisi de vivre dans des conditions d’isolement fort dans l’espoir de se préparer un avenir meilleurs
Qu’est ce que je fais dans ce petit monde ? Parfois je me le demande.
Je suis en charge du suivi géologique d’une grosse machine de forage dite RC, c'est-à-dire reverse circulation. C’est un système de forage par progressant par roto-percussion. Les tiges de forage possède un double système de circulation (air comprimée et sédiments broyés que l’on appelle cuttings ou chips).

Vous voyez la tente à côté de la machine de forage ? Eh bien c’est là que je travaille (ou je dors, ou je lis, ou je rêve….)

Nous réalisons des forages de 300 m environ selon un maillage assez systématique et serré.
On dispose pour moi en tas les cuttings tous les 2 mètres de forages.

Ma machine est un sacré engin d’environ 34 tonnes qui fait un sacré boucan. Sans les boules caisse, à la longue, il est évident que la surdité me guetterait.

Les compagnies de forage sont australiennes, les chefs d’équipe australiens et les manœuvres camerounais. Les Australiens sont globalement très sympas, blagueurs et grands buveurs. Je les qualifierais de « brut de coffrage » malgré mes référentiels personnels. L’Australien est une langue à part, dérivée vaguement de l’Anglais… Mais au fait c’est une langue bien plus simple car un mot sur quatre contient un dérivé du mot « Fuck ». Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner…. Bienvenu dans le monde viril des foreurs Il en reste quelques joutes verbales entre « nations » digne de la maternel mais c’est si bon de faire l’imbécile parfois.

Puisque ça entretient la bonne humeur dans l’équipe. Ainsi le temps passe plus vite car tous les jours c’est la même chose :

Poussière rouge du fer, ballet des brouettes et fracas de la machine….





Le pire dans tout ça, c’est qu’à force, cette vie de merde, on s’y fait. Merci à mes gars qui sont si contents d’avoir enfin un géologue qui parle français!

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