14 février 2011

Pour la St Valentin, mesdames, je vous offre le coeur de Voh

Le coeur de Voh, pris d'une de mes missions en hélicoptère

Si il y a bien une photo qui a fait le tour du monde, c'est bien la photo de de Yann Arthus Bertrand montrant la terre vu du ciel, et du ciel au Nord de la Nouvelle Calédonie, on voit le coeur de Voh.
Le coeur de Voh est un haut fond de mangrove qui émerge est qui est donc nécessairement plus sec d'où la couleur vert claire. Les lignes sombres correspondent à des circulations d'eau peu végétalisées. Le milieu est tellement réducteur et tourbeux qu'il apparait sombre.
Enfin la mangrove à proprement parlé, les pieds dans l'eau et vertes sombres.


Pas très loin de là se dresse un chantier colossal: celui de l'usine de traitement KNS-Xstrata de Koniambo. Un ami m'a fait remarqué que ces "amoureux de la mangrove" ont presque créé une base vie en forme de coeur.

Quelques photos glanées sur le vol:

La baie de Nouméa du côté de Dumbea. La cote calédonienne est très découpée. Peu de plage au finale sur le continent mais de magnifique plage sur les ilots coraliens du plus grand lagon du monde

Les dégâts d'une activité minière mal maitrisée: des coulées de boue (et de halde) et un sol (déjà pauvre à la base) durablement non végétalisé. Rassurez vous, il s'agit de mine ancienne. Il y a aujourd'hui des normes environnementale bien plus stricte, frolant même l'absurdité parfois.

Bonne St Valentin aux amoureux. L'année prochaine, les Valentines, pensez un peu plus à moi! ;-)

04 février 2011

Vers un Nickel latéritique

Veinule de garniérite entouré de minerais dit minerai "moutarde"

Le minerai de Nickel en Nouvelle Calédonie a été découvert par un certain Jules Garnier à la fin du XIXe siècle. A l'époque, on se préoccupait surtout des minérais haute teneur localisées dans les fractures constutuant des réceptacles préférentiels des jus d'altération nickelifère. Ce minérai vert silicaté et serpentinisé s'est tout naturellement appelé la garniérite et contenait fréquemment 10% de Nickel
Aujourd'hui ce type de minérai est épuisé ou presque. Nos anciens ont tout récupéré et je suis d'ailleurs assez admiratif de leur ardeur à traquer ces filons dans les crêtes les plus reculées. Aujourd'hui nous sommes devenu faignant, je monte sur les crêtes en hélicoptère (je vais encore améliorer mon bilan carbone...) et je n'ai même pas 1/5e de leur expertise.
Vue sur le Lac de Yaté, une région riche en latérite nickelifère

Les gisements actuellement exploités sont de type saprolitique, c'est à dire que le mineur exploite l'interface entre la roche dure et "sol argileux". Ces gisements ont des teneurs de l'ordre de 2-2,5% de Nickel, parfois plus, mais ont tendance à s'épuiser dans les 25 prochaines années.

Aujourd'hui, avec le boom des matières premières, plusieurs sociétés internationale se sont installées sur le "caillou". Certaines développent des techniques mettant en valeur les latérites enrichies en Nickel à teneur comprise entre 1,2 et 1,5% notamment dans le Sud de la Nouvelle Calédonie où les reliefs sont moins marqués et l'altération bien plus importante.
Moins de teneur mais plus de volume et plus facile à extraire. Un pari d'avenir...
La baie de carénage dans la zone des latérites de Prony

Voila une chaîne classique de l'évolution de gisements minier: la recherche dans un premier temps de minerai haute teneur puis progressivement la descente dans les teneurs de coupure et l'augmentation des volumes de traitement.

Bon ça suffira pour aujourd'hui, de toute façon, avec les spot de planche à voile à 2 pas de chez moi, difficile de se concentrer... Ca fait rêver, non?
Spot de planche à voile de l'anse Vata

C'est pas tout mais moi je vais me baigner, brodel de merde! Bon courage, l'été n'est que dans 5 mois dans l'hémisphère Nord...