08 juin 2008

En route pour Mbarga

19 Mai 2008: j'embarque sur un vol de Paris a destination de Yaounde, la capitale du Cameroun. Destination l'aventure pour un job qui s'annonce passionnant.



8h de vol (+5 h de retard, normal quoi) Quelques bidouilles pour faire mon visa a l'arrivee...

23h a mon hotel standing... On ne se fout pas trop de notre gueule. J'y croise un des rares francais sur notre futur camp et je fais la connaissance d'une humanitaire quebecoise. Plutot cool tout ca mais bon pas le temps de revasser aux paradis perdus. Le lendemain 5h30 depart pour la brousse, pour la jungle, time is expensive...

Autant dire que de Yaounde, et encore plus du Cameroun, je n'ai quasiment rien vu. A premiere vue, Yaounde est une ville entoure de colline et ca a l' air bien joli pour une capitale africaine


Bon allez si quand meme, la vue de mon hotel?

20 Mai 2008: c est la fete nationale au Cameroun mais bon c est pas ferie pour moi. Gabier, hissez les voiles! 10 a 14 heures de route nous attendent.

Je sors la carte IGN que ma tres chere petite soeur m'a offerte avant mon depart. Pas de soucis je me dis, une grosse route rouge, bref une nationale, de la rigolade. Quand j'etais au Mali, il n y avait aucune route de traces, juste des pistes qui changeaient au gre des hivernages et des contrebandiers...

Au fait, cette belle route n'existe que sur le papier. C'est d'ailleurs le projet qui m'emploie qui doit le construire. En realite, la route goudronnee s arrete a sangmelima, plusieurs centaines de kilometres de mon nouveau lieu de villegiature, le camp de prospection miniere de Mbarga, a 2km de la frontiere du Congo. D'ailleurs la bas, si on se place sur la plus haute colline du site, on peut capter le reseau GSM du Congo de la "ville"de Souanke toute "proche". Par contre, cote reseau Cameroun, no way.

A Sangmelima, nous sommes rattrapes par la fete nationale et sont defile. Il n'y a qu'une route qui traverse la ville. La campagne est deja domine par la foret. Le desert etait le lieu des grands espaces et de la liberte. Les pistes etaient a tracer. Tout etait ouvert. La foret et a plus forte raison la jungle sont comme un ecrin vertqui s avere etre bien plus une prison qui coupe l'horizon. Apparemment pas moyen de contourner....
En voici quelques photos


D'abord les ti moun du Cameroun. Cette photo, je la dedie a mon institutrice (pardon, mon professeur des ecoles) preferee, des fois qu'elle passe lire mes "fabuleuses chroniques"



Puis les plus vieux: toujours cette rage de vivre si africaine






Bien sur le portrait du president, monsieur Biya, se doit de figurer en bonne place. Le Cameorun n echappe pas au culte de la personnalite. Ce brave monsieur est en poste depuis 1982, democratiquement elu, bien sur. Le cameroun est un etat petrolier mais.... les royalities ne rentrent pas dans le budget national.... Tiens donc....



La route se degage. La route Goudronnee aussi... La belle route nationale n'est au fait qu'une piste plus ou moins boueuse. Nous passons la nuit a Djoun, une grande ville de 1000 ames...
Tout le monde est plus ou moins bourre. C est pas la fete nationale pour rien. Vive le nationalisme! Un petit tour au restaurant: un menu du gibier. Il faut comprendre ce qui a ete chasse dans la foret (donc des trucs divers et varies, y compris du singe...). Je regoutte au bon gout de biere Castel (quelques souvenirs entre elle et moi). Spontanement je me retrouve plus ou moins entoure de nanas. On m'explique qu'ici il suffit d'un echange de regard pour que l'affaire soit dans le sac. D'un coup, mon angle de vision se trouve considerablement reduit. Merci mesdemoiselles, ca va aller, je n'ai besoin de rien.



Plus tard, une femme pygmee completement bourre se met a faire un show devant nous pour recuperer une piece. C'est assez pathetique. Decadence des peuples premiers. Que c'est triste. La fin d'un monde. Je tacherais d'en savoir plus.

Nous reprenons la route qui ne devient qu'une simple piste boueuse. Les habitants se font de plus en plus rare. Les seuls vehicules que nous croisons sont ceux du projet. Nous sommes pourtant encore a 100 ou 200 km de Mbarga. Un australien descend de la voiture. Chic Chic mon premier australien! Il ne me sert la main mais ne repond meme pas a mes salutations. Bienvenue dans l'univers des bourrus. Allez hop, c'est reparti. Tiens un arbre au travers de la route. Pani pwoblem, nous avons la tronconneuse a bord. On a toujours besoin d'une petite tronconneuse pres de soi. Vous etes sur la route NATIONALE 9!



Nous franchissons plusieurs ponts de bois, croisons quelques villages de pygmees qui se sont installes au bord de la route pour profiter des biens de fait de la civilisation (alcool, tabac...). Les adultes ont effectivement la taille de grands adolescents et ils vivent dans de petites huttes rondes a raz du sol et faite de branchages. Desole, pas de photo pour l'instant. Je pensais pouvoir y retourner facilement: dommage jeje....


Nous atteignons le village de Mbalam. Pas grand chose a voir mais dernier village camerounais avant le Congo. C'est a 20 km du camp de prospection. Avant l'arrivee en masse des Kangourous, le village comptait 40 habitants. Il en compte aujourd'hui plus de 400, venu dans l'espoir de trouver un travail. Certains y ont amene leur famille. Pour eux tous les matins, reveil tres tot car il faut etre sur le site pour 6 h petante. On ne badine pas avec les horaires en Australie, bordel de merde.


Nous continuons notre chemin. Tiens un poste de controle avec une barriere au milieu de nul part. On passe une frontiere? Oui et non. Bienvenue au pays des kangourous, l'etat dans l'etat et ma nouvelle prison doree.

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