14 juin 2012

Made in USA part two: Californian outback

Ca fait quelques temps maintenant que je ne me suis pas exprimé sur ce blog... paresse sans doute... moins d'histoire extraordinaire à raconter depuis mon retour en France, aussi. En attendant de nouvelles terribles aventures et pour vous maintenir en haleine, ô lecteurs chéris que j'aime et que j'adore... vous êtes bô, vous êtes grands, vous êtes intelligents (qu'est ce qu'il ne faut pas faire vous conserver...), je vous propose la deuxième partie mon road trip californien de 2009... ça date je sais mais c'est quand même un putain de beau coin, l'arrière pays californien, le Sud du Nevada et l'Arizona.
Pour les retardataires, voici le lien vers la première partie: http://www.cyberjeje.blogspot.fr/2010/01/made-in-usa-part-one-san-francisco.html
Or donc, après avoir affronté la jungle hispanique du quartier Mission, résisté à notre coté Queer dans quartier Castro, éviter une conversion évangéliste à San Francisco et survécu aux nectars rouge de Napa Valley, nous voici enfin en route pour le brousse californienne, pour le Wild Wild West!
Good bye San Francisco et son Golden gate bridge embrûmé!

Première étape: le parc national de Yesomite. Le parc est connu pour ses arbres géants millénaires: les séquoias et ses cascades vertigineuses qui ont inspirés la littérature fantastique et certains jeux video comme Heroes of might and magic. Le parc est magnifique mais en été, il souffre quand même de sa surfréquentation et des embouteillage au niveau de son axe principal. Certains spots de randonnée se font comme qui dirait à la queulele... Bienvenue dans le tourisme de masse.
Ne boudons pas quand même de cette beauté naturelle. Tout d'abord les sequoias géants




Les vallées glaciaires, encaissées, et marquées par la géologie comme ici un dôme intrusif, probablement un pluton granitique entaillé à la verticale par l'érosion glaciaire


 Vernal fall, une des nombreuses et magnifiques cascades du parc

Le parc est immense. En s'éloignant des grands sites touristique, la nature reprend rapidement ses droits et des consignes de sécurité doivent être appliquées, notamment vis à vis des ours pour n'hésitent pas à s'attaquer aux réserves de nourriture des campeurs. Pour éviter les accidents, il est ainsi demandé de stocker tout sa nourriture dans des coffres blindés car les véhicules ne sont pas assez résistants. Mais n'ayez crainte Euphélie, les rangers veillent au grain.
Et non je ne bluffe pas, les ours sont bien présents et relativement nombreux. Un ours a traversé notre route. Quand il m'a vu, il a eu peur. Normal je suis impressionnant mais c'était sans doute un ours lâche. Je l'ai poursuivi mais il était plus rapide que moi le vil!

Poursuivant notre route vers le Sud Est, nous atteignons en quelques heures un paysage aride qui tranche franchement avec les vertes vallées de Yesomite Park: la vallée de la mort ou Death valley.

La Californie est parcouru par une faille tectonique géante séparant la plaque pacifique de la plaque Nord américaine. Cette faille porte le nom célèbre de faille de San Andreas qui est connue pour avoir générée des tremblements de terre dévastateur.
Série de pompes Abdo avant de commencer la descente dans la vallée de la mort

Ce type de faille, appelé faille transformante, ont un jeu essentiellement horizontal (Nord/Sud) et non vertical. A grande échelle, ce phénomène, à l'instar de la mer Morte en Palestine, peut engendrer des bassins d'effondrement plus ou moins en forme de losange pouvant s'enfoncer profondément (-86 m pour death valley, -420 m pour la mer morte). Techniquement, ce phénomène est appelé Pull apart. Death Valley en est un exemple. Aujourd'hui, il n'y a presque plus d'eau salée dans cette vallée. Elle s'est évaporée, laissant de grandes étendues de sel, notamment à Badwater, où il continue à se concrétionner au gré des pluies qui se chargent en sel en ruissellant au fond de cette cuvette. D'autres évaporites (minéraux précipés par l'évaporation de l'eau de mer) se sont d'ailleurs déposés, en particulier du borax qui fut exploité un temps dans la zone.
 Badwater, le point le plus bas de la vallée de la mort

Encroûtement salin 

Zone saline riche en borax

Outre la zone saline, on trouve au fond de cette dépression des dunes de sables qui n'ont rien à envier à celles du Sahara et un ensemble de cratères volcaniques au paysage lunaire.
 Dunes de Mesquite
 Cratère volcanique de Ubehebe
Road road road....

En remontant cette vallée, sous l'effet de la lumière du soleil combiné à l'érosion différentielle, le paysage offre des points de vue remarquable.
 Golden canyon sous une chaleur accablante

 Zabriskie point: un paysage surprenant me faisant penser un glace cornetto

Le Sud du Nevada, c'est Las Vegas...oui... un désert...surtout... Autrefois terre de pionniers et de prospecteurs miniers, la zone est aujourd'hui bien triste.
Boutique d'un vieux site minier désaffecté à Rhyolite (il y a effectivement beaucoup de roches rhyolitiques dans les environs). Un arrière goût de Western, non?

Habitations populaires à Beatty. On est très loin des fastes de Las Vegas. L'envers du décor du rêve américain, si celui ci existe encore? Dans le Nevada, les lois sont particulièrement favorables aux machines à sous. Elle fleurissent partout (bar, supermarché, etc...), donnant à ces bourgs un vif sentiment de décadence.

A 150 km plus au Sud, Las Vegas fait office de ville champignon qui s'est développé au niveau d'une oasis. Ville symbole du vice et de l'argent, je vois pour ma part plutôt cette ville comme un énorme parc d'attraction pour adulte. Si personnellement je trouve assez pitoyable de s'asseoir devant une machine à sous en y insérant des jetons en espérant y gagner le jackpot, je trouve passionnant d'observer ce microcosme! Trouver le petit concert en pleine nuit ou le bar torride qui m'aura rien à envier au film Cocktail.
 Le strip est l'avenue principale de Las Vegas au bord de laquelle se concentrent tous les principaux hotels de luxe de la ville. En quelques sorte la vitrine de la ville
Le Louxor
 
Panam, Panam, Panam...
Le célèbre Caesar Palace
 Le venetian palce: vu sur l'intérieur d'un palace-casino... hallucinant, non?



Au delà du jeu, les américains viennent à Las Vegas pour le farniente.On peut se loger dans le confort pour vraiment pas cher. Les banquets des hôtels sont gargantuesques et bon marché. Bref tout est fait pour maintenir le client dans l'hotel, la source de profit se faisant dans les salles de jeu bien plus que dans l'hébergement. Enfin une saine concurrence pour ceux qui ne sont pas addictes de l'argent.
Que l'on aime ou pas le concept, Las Vegas est vraiment quelques chose à venir voir, détendu, et avec quelques billets en poche.

Notre route s'enfonce plus loin vers l'Est dans les terres en Arizona. Après avoir traversé Hoover Dam, un barrage géant sur la rivière Colorado, nous atteignaons la région du Grand Canyon, un plateau parcouru par la rivière Colorado qui a généré au fil des millénaires un très profond canyon qui pousse à l'admiration. La zone est en territoire indien et ces dernières en tir un profit substantiel avec leur Sky Walk, un plateau de verre permettant de marcher au dessus du précipice.
Le Grand Canyon et son sky walk en haut à gauche

Nous arrivons à Flagstaff, non sans avoir visité un impressionnant cratère météoritique qui fut longtemps pris pour un cratère de volcan. Erratum humanum est. La ville sent bon le rock 'n roll et la route 66.
 Meteor crater sur la route de Flagstaff

L'Arizona est un état semi désertique, un peu comme on imagine la Californie des Western.
Il faut probablement faire souvent pas mal de kilomètres pour récupérer son courrier 

Raccorder une ferme aux différents réseaux ne doit pas être toujours simple?

La route continue à se dérouler ou bien c'est nous qui nous déroulons sur le route. Toujours l'immensité. Les distances n'ont pas le même sens qu'en Europe et heureusement le carburant est bien meilleur marché. Mon camarade de route est passablement fatigué des cailloux. C'est vrai que ça doit être dur dans ce cas de circuler avec un géologue. Nous arrivons au parc national de la Perified Forest. Comme son nom l'indique, ce parc contient une grande quantité de tronc d'arbres pétrifiés très bien conservés. J'avais également eu l'occasion d'en voir dans le Sahara Malien mais ils sont là de toute beauté. C'est amusant de s'imaginer que ce semi désert a pu être une forêt verdoyante.

Ces arbres ont été chariés par une rivière en crue dans une plaine inondée et ont été rapidement ensevelis sous des boues riche en silice, probablement issues de cendres volcaniques. Ce contexte anaérobie (sans oxygène) a ralenti la dégradation du bois et peu à peu, les cellules du bois ont été remplacées par de la silice. Aucune chance de faire une bonne flambée avec!
Je discute avec un gardien du parc qui anime le centre d'exposition. Je lui parle de Monument Valley, notre prochaine étape à environ 200 km plus au Nord et ô surprise, il n'y est jamais allé! Ca y est, je suis dans l'Amérique profonde...

Nous filons en direction de Monument Valley. Mon guide nous dit que l'endroit est particulière joli à l'aurore et au crépuscule. Le voyage touchant a sa fin, nos finances étant tombés au plus bas et la nuit étant déjà largement tombé, nous décidons de dormir à la belle étoile, une pratique d'ailleurs forte agréable dans le désert. Le lendemain matin, ô surprise, je me réveille à côté d'un coyote mort... Ce genre de chose, ça ne peut arriver qu'à moi.
Mon compagnon de cette nuit étoilée. A défaut d'attirer les demoiselles dans ma couche, je sais depuis ce jour là que j'attire les coyotes... Aaaaaavouuuuuuuuuuuuu!

Monument Valley est ensemble impressionnant de ce que les géologues appellent des buttes témoins. Une sorte de morceau géologique résiduel sur le front d'érosion de 2 couches géologiques sédimentaires. J'avais déjà rencontré ce phénomène au Mali sur le massif des monts Hombori. Ici elles sont nombreuses et massives.


Bye bye Lucky Luke... Bye bye Lucky Luke... Il faut rentrer sur Los Angeles. J'ai en tête quelques mélodies des Doors sur la route... LA woman.... LA woman....

Los Angeles est une ville tentaculaire, au moins large d'une centaine de kilomètres. L'habitat s'est répandu non pas verticalement mais horizontalement. Le rêve américain, c'est avoir une belle voiture et un pavillon en banlieue. That's all!
 Arrivée sur Los Angelès et son "nuage de saison": le smog de pollution. Pas d'emballement, le même phénomène est parfois visible à Paris. Les américains ne sont pas l'axe du mal...

Un symbole du tout voiture à Los Angeles: un échangeur autoroutier géant

Autant au Nord de la Californie, dans la région de San Francisco, l'approche environnementale semble important, autant dans la région de Los Angeles, on met le paquet et puis basta...
Une gestion "raisonnée" de l'eau à la califonienne.... impressionnant

Los Angeles est sans aucun doute un fief de la culture pop rock. C'est toujours émouvant de passer devant des bars célèbres comme le Wiskey à gogo où Jim Morrison a débuté sa carrière, dos au public. C'est aussi un fief de la culture des années 60. Happy Days, Fonzy, etc... vous vous rappelez peut être! Certains cultivent encore ce passé.
Sunday Monday, Happy Days, Tuesday, ....

Finalement Los Angeles manque un peu de charme. C'est une ville sans centre. Les points les plus appréciables sont Disney Land, Universal Studio et Venice beach, de loin le meilleur spot.

La faune que l'on peut rencontrer à Universal studio. Quelle faune? Je crois qu'à ce niveau, j'ai moi même une taille mannequin 

Terminator Jeje et sa monture. Attention j'arrive! 

Los Angeles est brodé par une plage de sable blanc, large d'au moins 200 m. La plage de Venice est particulièrement interessant. Elle rappelle à juste titre la plage de Malibu toute proche et sa série TV
La plage de Venice

Mais c'est surtout une plage qui sert de point de rassemblement à toute sorte de marginaux qui se rassemble en musique pour danser, boire et fumer des joints.
Un show de percussion spontané sur la plage de Venice 


Des excentriques circulants sur la promenade le long de Venice beach

Trois semaines de voyage de l'Ouest américain prennent fin. On dira ce que l'on voudra, que les américains sont pénibles à toujours vouloir en faire trop, qui ne sont pas toujours très accueillant à l'exception notable de San Francisco, en tout cas, la Californie reste un endroit tout à fait exceptionnel où le rêve américain reste vécu bien que de nombreuses fissures apparaissent.

 Homeless: cherchez l'intrus...

La suite dans les prochaines aventures...