20 juillet 2009

Another brick in the wall...

J'ai parfois de grands élans de spleen, surtout quand j'ai bu un peu. Il est parfois difficile de rester optimiste face à la nature humaine. L'homme déçoit. On idéalise toujours les gens et c'est bien rare qu'il vous surprenne positivement. Dans ces conditions, il est bien dur de garder le cap...
J'ai revisité aujourd'hui, en plein spleen, The Wall de Alan Parker sous la musique de Pink Floyd et surtout de Roger Waters. Le film date de 1982, certes on sent bien dans les habillement et les coupes de cheveux qu'il date des années 80 mais le fond n'a pas pris une ride et est terriblement efficace.
Les phénomènes de société que décrit l'auteur sont plus que jamais d'actualité.
Le film commence dans une chambre d'hotel où une rock star, au bord de la dépréssion et de la folie, se remémore les instants importants de sa vie et qui semble aboutir à son suicide.
Il ressasse tout d'abord l'horreur de la guerre, les ombres noires de la mer qui planait sur l'Angleterre d'alors.
Puis les brimades qu'il recevait de ses professeurs et d'un système scolaire qui n'accepte pas l'imagination. Tous les élèves doivent être broyés dans le moule du conformisme. Pas de place pour les poètes. Les pièces qui ont refusé le formatage sont détruites
Le système est violent et tire cette violence de la frustration. Frustration de ne pas pouvoir s'exprimer, d'envier et de jalouser son voisin, violence produite par l'oppression de son conjoint comme ce professeur tyranisé par son épouse et qui se détend en étant impitoyable avec ses élèves.

Pink dépeint ensuite l'échec de son mariage. Il ne faut pas oublier qu'en France, 1 mariage sur 2 finisse par un divorce. C'est sans compter les couples qui ne se marient pas et les couples qui restent ensemble par habitude, sans se parler, et s'empêche eux même de s'épanouir
L'amour, deux belles fleurs qui se regardent, se courtissent, se caressent mais qui rapidement se transforment en terribles plantes carnivores sorties tout droit des plus affreux cauchemards et qui se dévorent l'une de l'autre. Le rapport de force du couple est en place et l'une des 2 finit toujours par manger l'autre. Bon il parle de son expérience négative, c'est pas toujours comme ça, enfin j'espère quoi que, quand je regarde derrière moi et mes échecs passés, et ce qui se passe pour un bon nombre de couples que je vois autour de moi...
En fin de compte, on est bien seul. Seul devant son clavier, seul devant sa TV. Je me rappelle un ami angolais devenu cadre d'une grosse compagnie pétrolière française. Il était fier de me montrer sa grande TV plasma. Je lui ai dit "oui, elle est très belle ta TV mais bon quand tu penses à ton enfance dans ton village d'afrique, honnetement, te sens tu plus heureux aujourd'hui à Courbevoie dans ton appartement de luxe avec ta TV plasma ou bien quand tu jouais nus pieds au foot avec tes copains?". Il aquiessa
La société juge, crée des modèles de développement personnel qui sont comme des carcans alors que l'épanouissement ne répond pas à des modèles de vie imposés mais est propre à chaque individu. On fait semblant d'être heureux, c'est une sorte de comédie. On se crée des murs, ces fameux Wall, qui nous empêchent de percevoir "la réalité' du monde. Il ne tient qu'à nous de passer à travers ce mur. "Break on through" comme disait Jim Morrison.
Vraiment ce film est à voir et à revoir. La première fois que je l'ai vu il y a bien longtemps, j'avoue n'avoir pas compris grand chose. Aujourd'hui je le trouve tout simplement cru, violent et sublime. Un chef d'oeuvre musical et pictural de la sphère rock!

2 commentaires:

Seb a dit…

Pour un blog optimiste en la nature humaine voir :
www.seb-online.blogspot.com

;-)

PS: je suis là Jéjé, tu n'es pas tout seul avec ton clavier.

Mirentxu a dit…

Que penser, sinon que tu n'es pas tombé sur les bonnes personnes...? Si tu as besoin de parler, tu sais où me trouver.