04 octobre 2007

Le chlordécone

"Désastre sanitaire aux antilles"
"pesticide, la situation est très grave aux antilles"
"la métropole a autorisé l'usage du chlordécone dans les iles"
Voici quelques uns des titres qui sont parus dans la presse national à propos du chlordécone aux antilles.
Mais au fait, maitre, qu'est ce que c'est que le chlordécone?
Ecoute petit scarabée, il s'agit d'un pesticide très efficace utilisé par l'industrie bananière . Jusque là, rien de grave. Mais le problème c'est qu'une étude américaine avait démontré une possible toxicité pour l'homme de cette molécule. Dès les années 70, les états unis l'avait interdit mais entre temps, une société française en avait acheté le monopole. Au nom d'intérêts économiques, la France a autorisé la poursuite de l'utilisation de ce produits dans les antilles jusqu'au début des années 90, générant une grave pollution des sols des bananeraies. Il est même possible que quelques vieux stocks ait été utilisés il y a peu par des agriculteurs décérébrés. C’est une molécule très stable, compacte et entouré d’atome de chlore. Elle se fixe particulièrement bien sur la matière organique, ce qui est pénalisant pour le Sud Basse Terre car les sols de moyenne montagnes sont très riches en matières organiques (endosol). Elle est peu mobile et l'essentiel de la pollution reste dans la frange superficielle des sols. Elle a néanmoins contaminé la nappe phréatique à tel point que l'eau de source naturelle Capès Dolé (qui est situé au dessus de chez moi) doit être filtrée sur charbon actif. Ces petits malins conservent le nom d'eau de source "naturel" au prix d'une amende. Magouille et compagnie tout ça. Money, get back!
Le chlordécone est complexe à analyser mais là n'est pas le problème. Le problème c'est qu'une fois logé, il ne se déloge pas facilement puisque selon les scientifiques une contamination réalisée en 1970 ne serait complètement dégradée naturellement qu'en 2570....
Comment s'en débarrasser? Décaper les sols contaminés? pourquoi pas mais ça représente de grande surface et ça diminuerait la fertilité des sols. Surtout la nature géologique des terrains à bananeraie est constituée d'une succession de dépôts pyroclastiques et de coulées de lave entrecoupé de paléosol riche en matière organique qui sont autant de piège à chlordécone. Bref no future!
Rassurez vous, cette molécule ne contamine que les légumes racine (igname, etc...), pas vos bananes alors continuez d'en acheter, elles sont bonnes. En plus on ne connait pas véritablement la toxicité du produit à exposition chronique. Des effets sur la fertilité masculine ou le cancer de la prostate sont possible mais non avérées. Les vrais victimes sont les ouassous, ces crevettes de rivière qui sont de terribles bioaccumulateurs de polluants.
Ici en Guadeloupe, cette histoire est connue de longue date. Ca nous fait un peu sourire qu'elle soit sortie sous forme de scandale. Pas bon pour la Guadeloupe tout ça.
En tout cas, petit scarabée, méfies toi des:
- les industriels ne cherchent qu'à se faire du pognon
- les politiques ne cherchent qu'à arrondir les angles pour se faire réélire
- les journalistes ne cherchent qu'à faire des titres pour augmenter les tirages
- les écologistes fanatiques sont bons à enfermer à l'asile
Sur ce, manges nos bonnes bananes et n'oublies pas de soutenir l'équipe de France de Rugby pour qu'elle rentre dans la légende
"Petit scarabée, ça te va? Tu as compris?"
"Oui maitre"
"Alors maintenant, vas descendre les poubelles!"

5 commentaires:

Seb a dit…

Vince fais ton paquetage et vas me dépolluer tout ça !

Cyberjeje a dit…

Je t'attend avec mes CRS tout prêt...
Ah ah!


PS: CRS= citron rhum sucre

Anonyme a dit…

Salut, c'est Vince,

Fraichement de retour du cinquentenaire du BTS GA ...

Bon d'accord j'arrive pour "secourir des antilles" !

SuperVince ! Ta ta ta taam !

D'autant plus si je suis acceuilli par les CRS (pas les bleus bien-sûr !

Au fait quelle methode de dépollution je vais choisir ?

Le décapage des sols thermo-nucléaire ? Ah non, ça c'était à Mururoa !

Concrétement, je préconise : l'excavation des sols les plus contaminés (avec une gestion appropriée), puis de suivre l'atténuation naturelle des teneurs en pesticide(s)et produits de dégradation(!).

En cas de décroissance trop lente du "chlore Déconne" alors là, c'est la Merde !

Il faut absolument que les autorités DECIDENT (!) de valeurs seuils en Chlordecone, dans les sols et les eaux, et ceci en fonction de l'usage des sols (notament maraichers).

Ce sera le premier pas pour un programme de gestion de cette problématique.

VinceConseil Servaîllecises.

Cyberjeje a dit…

Il y a des pistes de dépollutions bactériennes mais c'est en cours de recherche à l'université de Guadeloupe...
A suite
T'inquiètes, je vais sauver le monde comme d'hab!
C'était bien le cinquantenaire?

Anonyme a dit…

Alors là, je dis :

"Petit scarabé antillais,

méfie toi aussi des univesitaires qui cherchent à t'enfumer en faisant miroiter une éventuelle solution dite "BIO",

Ils ont pour seul but de trouver des financements et justifier leur existance.

Voici un exemple tout a fait révélateur et comparable : Le graal de la biodégradation des HAP et des PCB (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques et Polychlorobiphényl ; conparables au Chlordecone en terme de bidegradabilité): Tous les ans depuis 8 ans ça ressort : Quelqu'un a trouvé La solution (miracle ! ), çà marche (mal) en labo, sauf que CA NE MARCHE PAS DANS LES CONDITIONS REELLES !

NE VOUS LAISSEZ PAS ENFUMER PAR LES "CHEVALIERS BLANCS" DE LA SCIENCE !