27 octobre 2007

Esclavage et identité...

S'il y a bien un sujet qu'il ne faut pas aborder avec un antillais, c'est bien le sujet de l'esclavage. Les rares tentatives dans les premiers mois de mon arrivée que j'ai effectué se sont soldées par de cuisants échecs. Aucun argument aussi valable soient ils ne sont recevable. Le blanc est le grand vilain et nous sommes ses héritiers:
Exit le fait que l'esclavage est aboli depuis 1848 et que donc de fait, les antillais d'aujourd'hui ne l'ont jamais connu
Exit le fait que nous ne sommes pas responsable des actes de nos lointains aïeux tout comme plus récemment l'Allemand d'aujourd'hui n'est pas responsable des crimes nazi
Exit le fait que les métropolitains sont eux même pour la plupart des descendants de serfs médiévaux ou d'esclaves des romains
Exit le fait que les premiers esclavagistes de l'époque était les africains eux même qui livraient leurs compatriotes (ou ceux de l'ethnie rivale) pour quelques pacotilles
Exit le fait qu'aujourd'hui les nouveaux esclavagistes modernes sont des antillais français qui exploitent la misère haïtienne (ceci pour faire l'objet d'un autre message), qu'ils sont les premiers entre eux à faire de la ségrégation physique (chabin, malatre, negre, indien, etc...)
Rien à faire! L'identité antillaise noire s'est forgé sur le ciment négatif de la haine. Quel tristesse!
Aujourd'hui le renouveau identitaire se reconstruit sur cette idée alimenté par un certain complexe d'infériorité. "Nous les blacks, nous les blacks panthers. Black power!"
Une émission diffusée actuellement sur RFO, la chaine publique outremer, illustre parfaitement le phénomène, il s'agit de B world connection (B=black), qui rabâche en boucle cette histoire d'esclavage et le fait que des savants "black" ont réalisé de nombreuses inventions. Franchement ça frisse le racisme pur et simple, le tout subventionné par nos impôts. No comment!
Regardez le logo, ne serait ce pas une panthère noire que je vois? Tiens donc...bref

Il n'en reste pas moins que la traite négrière reste une page très sombre de notre histoire. L'homme transformé en marchandise, transporté comme du bétails...
A partir de 1848, l'affranchi étant peu dur à la tache dans les plantations, ils sont remplacé par des "travailleurs libres" sous contrat originaires du Sud de l'Inde
Aujourd'hui encore en Guadeloupe il reste de nombreuses traces (souvent envahi par la forêt) de cette période que l'on peut découvrir au détour d'une ballade.
Le plus belle exemple est sans doute l'habitation Murat à Marie Galante avec sa maison de maitre, et son quartier à esclaves et tou biten qui va avec.Ici le complexe de l'habitation avec son moulin, son quartier et son unité de production de sucre.
Là l'habitation du maitre. Un autre standing...
Plus saisissant peut être est l'escalier des esclaves sur la commune de Petit Canal dans le Nord de la grande terre. C'est là bas que débarquaient de nombreux esclaves à la fin de la période esclavagiste. Cet escalier fait face au débarquadaire et on peut imaginer tout un tas de processions de mauvais goût à leur arrivée.
Quel dommage qu'il existe ce fond raciste en Guadeloupe. En général les relations se passent très bien mais cette mythologie de l'esclave perturbe les pensées et les actes de certains ramollis du cerveau.
Dans mon groupe de Carnaval, certains m'appelle "le blanc" ou "la blancheur". D'autres m'appellent "monsieur". Je sais que ce n'est pas méchant mais certains préjugés ont la vie dure et en Guadeloupe, les choses n'évoluent pas vite. Ils ne sont pas encore sortis de l'auberge... Il est vain d'espérer s'intégrer réellement à cette société en une génération.
D'un escalier à l'autre... En Décembre prochain, je vais effectuer au voyage au Sénégal. Je ne manquerais pas de passer sur l'ile de Gorée au large de Dakar qui fut un haut lieu de la traite négrière. Ainsi la boucle sera bouclée. J'aurais effectué, mais à rebours et dans des conditions bien meilleures, le parcours du commerce triangulaire du "bois d'ébène"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Jérome, c'est Vince

Ils sont super bien écrits tes articles, et celui ci je le trouve particulièrement pertinent.

Paix entre les peuples !

Anonyme a dit…

Je n'ai pas de mal a parler ou a entendre parler de l'esclavage
mais il est clair qu'il y a des mots qui me genent.
METROPOLE: terme issu du colonialisme
ANTILLAIS c'est comme si on reduisait la France a une ville
Quand on dit Antillais on parle des Guadeloupeens des Martiniquais
mais aussi des Trinidadiens ou Cubains Nous sommes tous Antillais et tous tres differents.

Il n'y a que peu de temps que nous parlons librement de notre histoire pcq rien n'a ete fait pr le permettre
Ce n'est pas en nous apprenant que nos ancetres etaient gaulois que nous aurions pu creer notre identité.
.Il ne faut pas oublier que la République nous a imposé un modele du bon petit Francais qui ne nous correspondait pas.
Nous avons eu une identité destructuré et nous sommes en train de nous constituer
Nous sommes un peuple jeune. Quant mon pere est né nous etions toujours une colonie.
Nous avons une culture belle et forte et c'est sur cette dernier que nous fondons notre
identité et non sur la haine.
Il faut laisser le temps au temps et tu ne peux pas nous demander d'avoir la maturité de l'Europe.
Si tu sais poser les bonnes questions tu auras les réponses que tu cherches.
L'important est de comprendre comment nous en sommes arrivé la, comprendre qu'a la place de racisme il faut voir de la
défiance a cause du passé mais aussi a cause d'un présent.
L'important aussi est de ne pas melanger toutes les formes d'esclavage. Notre histoire n'est pas comparable
a celle des serfs.

Juste pour finir t'es blanc tu veux qu'on t'appelle comment???!!! L'africain? lol
A Paris on m'a appelé aussi la Noireaude. Si on ne peut pas se moquer!!!!
Et le fait même que tu sois dans un groupe de carnaval prouve que tu t'integres.
J'ai des potes qui sont arrivés ici il ya moins de 5 et qui pour moi sont Guadeloupéens a part entiere.

Alors si tu veux poser des questions je t'en prie...