09 juin 2009

Au bout du désert et du développement...

Kidal est le chef lieu d'une région également appelé traditionnellement Adrar des Ifoghas. Techniquement, cet adrar (= montagne) correspond à un morceau de craton géologique à roche très ancienne notamment de roche cristaline. Ce massif est entouré au Sud Est par le basssin plat du Tamesna, à l'ouest par la vallée du Tilemsi. Cette vallée correspond à l'ancien tracé du fleuve qui allait alors se perdre dans la partie centrale du Sahara. Le trajet du fleuve a aujourd'hui changé. L'eau 'écoule vers la direction du Nigeria et du golfe de Guinée. C'est dans cette plaine qu'un célèbre naturaliste français Theodore Monod fit de nombreuses récherches. Il y découvit un très squelette humain très ancien. Il ne fut détroné que par un autre squelette que l'on a nommé Lucy.
Petit affleurement de grès à litage alternant avec des bancs calcaires dans la vallée-plaine du Tilemsi
Au delà de la vallée du Tilemsi se dresse la massif du Timetrine à dominante métamorphique. plus loin toujours à l'ouest, c'est le grand Sahara des films avec les grandes dunes (ou erg...)

Me voici à Inabag, chef lieu de la commune de Timtaghène. Un village avec un parc de vaccination, 2 écoles, un camp de méharistes (militaire à chameaux),
une cabine telephonique satellite,
une radio rurale,
une adduction d'eau dimensionnée pour 500 personnes, et......
et........

35 habitants permanents. Parmi ces 35 habitants surement 25 élèves de premiers cycles choucouté par 3 enseignants et une nourrice. Et dire qu'à Kidal et au mali en général, les élèves sont 50 à 60 par classe.
Enfants à pompe du village sortant péniblement quelques litres avant que le forage ne soit vide. La grosse adduction est quand à elle en panne depuis 1 an car les panneaux solaires ont été volés. Il suffirait pourtant d'acheter un petite groupe électrogène peu cher et tout fonctionnerait bien il est très difficile pour ses riches éleveurs chamelins (et trafficants en tout genre) que sortir un peu d'argent pour des biens collectifs.
C'est curieux parfois le développement. La soif est évidente. En saison chaude, on se bat autour des points d'eau pérenne.
Petit concentration de chameaux autour d'un puits en saison chaude (Anefif 2009)

Pourtant la bétise de certains enfants (ou les jalousies locales) provoque des situations abérantes comme ce forage saboté par le jet de morceau de pneus ou de morceaux d'acier.

Plaque de fer incrustée sur le marteau de forage

Un nouveau dysfonctionnement du développement. Comme quoi le sous développement est avant tout dans la tête.
Reste des retrouvailles fort sympathique comme celle du vieux Biga Ag Mouchi, un vieux chef de fraction touareg à l'ancienne. Apre à la négociation mais le coeur ouvert ensuite.
J'avais travaillé avec lui en 2003 pour réaliser un puits dans une zone qui n'avait jamais rien reçu. Un coin de la marge occidentale du Timetrine, lieu de passage de nombreux traffic et qui historiquement était lieu razzié par les tribus nomade Reguibat qui habitent aujourd'hui dans le Sahara Occidental et à Tindouf. Les français y avait construit un fort. Imaginez l'officier blanc genre laurence d'arabie avec ses tirailleurs sénégalais partant à la poursuite les pilleurs de troupeaux.
une meurtrière du fort de Teghaw Ghawen

Bref un vieux bien sympathique qui offrait à mes ouvriers 1 chèvre à manger par jour. Ca c'est de la participation. Il m'a dit qu'il gardait toujours ma maison (le fort français) pour le jour où je reviendrais. Biga, je ne pense pas que tu sois un surfeur, mais je te promet de m'occuper de ton coin.
Jeje, Biga Ag Mouchi et ses fils (et le telephone satellite)

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