06 mai 2007

Au coeur du Carnaval

Pâques est déjà passé depuis pas mal de temps, je ne parle même pas du Carnaval. Je profite de ce long week end électoral pour rédiger quelques lignes sur le carnaval 2007 que j'ai cette année décidé de découvrir depuis l'intérieur en intégrant lakou zaboka, un groupe de Gourbeyre, la commune où je travaille.
Déja qu'est ce que le carnaval. Eh bien c'est la période allant de l'épiphanie au mercredi des cendres et qui trouve son apothéose le Mardi gras. Cette période précéde le carême (encore très pratiqué en Guadeloupe) et Pâques. C'est donc à la base une fête liée au christianisme.
A partir de l'épiphanie et jusqu'au Mardi gras, tous les Dimanches, des concours sont organisés. Quasiment chaque commune y passe; Trois Rivières, Vieux Habitants, St Claude, Baillif, Bouillante.... Grosso modo il y a deux fédérations en Guadeloupe: une sur la Basse Terre et l'autre sur la Grande Terre. Ces fédérations se rassemblent pour le grand défilé du Dimanche Gras à Pointe à pitre où l'on retrouve plus particulièrement les groupes à peau, c'est à dire les groupes avec danseurs; et pour Mardi Gras à Basse Terre pour le défilé des chars qui est le plus réputé.
De plus en plus se développent des groupes de masse: ce sont des groupes sans gros moyens mais avec de très nombreux carnavaliers. C'est assez impressionnant quand ils défilent car ils marchent rapidement et en cadence. On trouve notamment le groupe Vokoum à Basse Terre et le groupe Mass Moule Massif au Moule

Lakou Zaboka est un groupe sono, c'est à dire que nous défilons derrière un camion chargé d'ampli, de baffles et de synthé, et une guitare basse avec des chanteurs "gras" sur les côtés, immédiatement derrière on trouve les musiciens (percussions, chacha, grosse caisse, etc...) tous des hommes puis derrière eux les danseuses parfois groupées par age. Parfois, les Ti moun (pardon les enfants) précèdent le camion.
Qu'est ce que je fais là dedans? Et bien je "joue" de la calebasse ou du chacha si vous préférez. Les calebasses sont de grosses coquilles sphériques issues d'un arbre. Elles sont percées et l'on y ajoute des graines pour la "musik". Je suis nul mais l'important c'est d'être là.


Vous ne trouvez pas que j'ai l'air aux anges là dessus? En tout cas j'ai l'impression d'avoir accompli un défi: celui d'une (pseudo) intégration au milieu antillais. Pendant tout ce carnaval je serais le seul métropolitain du groupe. Le voyage culturel continue...


Chaque défilé est en réalité un concours qui commence par un passage dans les différents quartiers de la ville hôte. En s'enfonçant au coeur du bourg, la foule se masse de plus en plus, les temps morts entre les morceaux diminuent. Plus le temps de reprendre son souffle. La pression monte, l'ambiance aussi, atteignant son comble devant le podium. Le temps s'arrête alors pendant 3 minutes: concentration, costume de "E-bot" enfilé , hop c'est parti. Chaque groupe est noté pour sa musique et sa chorégraphie. Après c'est le grand relachement jusqu'à la fin du parcours où l'on donne tout ce que l'on a dans une sorte de carnaval off de folie entre canavaliers. Ensuite c'est le grand vide du marathonien qui se repose d'une course. Mention spéciale pour celui de Vieux Habitants. L'atmosphère a éé encore plus intense dans la basse ville de Basse Terre où je me suis pris à danser comme un zouave avec quelques camarades. Les nerfs qui se relachent sans doute. On n'est souvent si fatigué qu'il n'y a pas de place pour des after.
Deux mois de carnaval, tous les Dimanches pris de 13h jusqu'à 20h, je peux vous dire que carnavalier n'est pas de tout repos. D'ailleurs vers la fin du carnaval, je finissais pas avoir des tendinite à force d'effectuer des gestes répétitifs.











C'est également beaucoup de préparatifs, du travail en atelier, un investissement financier, modeste pour notre groupe mais beaucoup moins pour d'autres. Il y a les répétitions aussi. Carnaval c'est une affaire sérieuse et on joue "pour la gagne". Il faut faire notre char. Certains sont magnifiques. Il ya aussi les bons à côté de tout ça. Déjà pour mon cas la rencontre avec lemileiu antillais populaire. Ensuite les grillades entre copains, le ti rhum sec pour donner des forces, le gwoka (percussions guadeloupéeennes), etc...



Petite "photo de classe" des musiciens de Lakou Zaboka. Remarquez qu'on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Petit jeu concours: trouver jéjé là dedans....Et celle des danseuses. Un grand remerciement pour elles toutes. Elles ont été bien motivées cette année. Merci merci!

Les copains d'abord....

Je finirais ce petit reportage par le char du groupe des DOUANES qui avaient saisi quelques substances illégales qui étaient (bien sûr) immédiatement brulées par incinération, ce qui laissait autour de lui un odeur, heu...., parfumée. Appréciez!

2 commentaires:

Seb a dit…

pas mal ton petit costume de Lapin...
Pas mal aussi le groupe des danseuses ;-)

Cyberjeje a dit…

Un lapin, ça a 2 oreilles. Nous en avait 3. Un peu de fantaisie, tabernacle de tabernacle!